Apres plus de 10 années à la présidence de l’Ardies Yvelines, c’est un grand honneur pour moi en cette fin d’année de succéder à Vanessa Coupin et à Jérôme Lefevre, dont j’ai pu avec intérêt suivre l’action ces dernières années, à la tête de l’Ardies Val d’Oise.

Les deux départements du Val d’Oise et des Yvelines, réunis très longtemps par une même chambre de commerce, forment un ensemble cohérent au nord ouest de l’Ile de France entre ces deux autres grands départements de la grande couronne, l’Essonne et la Seine et Marne.Val d’Oise et Yvelines partagent le PNR du Vexin, et la Vallée de la Seine, entre Sartrouville/La Frette et Bonnières/La Roche-Guyon, forme avec l’agglomération de Cergy-Pontoise un vaste bassin d’emploi. Il semble donc cohérent, sans forcément fusionner les deux structures mais en s’appuyant sur cette double présidence, de porter désormais un regard plus vaste sur les mobilités au sein de ce grand arc Nord Ouest francilien, qui réunit territoires ruraux, villes nouvelles et zones périurbaines, quartiers sensibles et villes anciennes denses.

Avec les mêmes enjeux de trajets domicile-travail, de lignes radiales de transport public saturées par des flux pendulaires toujours importants vers La Défense ou Paris. Et les mêmes réflexions nécessaires sur le télétravail, les tiers lieux, la qualité de la vie et de l’environnement confrontée aux pressions urbanistiques, et bien sûr le rôle de la voiture, avec un réseau routier souvent saturé et aux projets d’améliorations systématiquement contestés.

Dans un contexte des grands et rapides changements de comportements induits par la crise sanitaire.

L’importance des questions de mobilité n’échappe pas aux autorités du territoire: elles sont au coeur du futur contrat de territoire pour l’est du Val d’Oise dont l’élaboration vient d’être lancée par le prefet à la suite du rapport Rol-Tanguy sur l’avenir du département dont la publication est imminente. Car la présente crise a précipité les remises en cause de projets: Europa City, Dôme de Sarcelles ou la carrière Calcia dans le Vexin, alors que la crise du secteur aéronautique fait peser une ombre terrible sur la zone de Roissy.

Dans les concertations qui s’annoncent, notre rôle sera de poursuivre nos réflexions, de confronter les points de vue et de promouvoir l’innovation, en restant fidèles à l’ ADN des Ardies qui est de porter la voix des acteurs économiques, très concernés par les trajets (ou la bonne connexion ...)de leurs salariés et les contraintes du fret.

Et je n’oublie pas que dans notre ADN il y a la volonté d’un large dialogue associant les collectivités locales dans leur double rôle de gestionnaires d’infrastructures et d’Autorités Organisatrices des Mobilités, les élus, les professionnels des TP garants de la qualité des infrastructures et enfin les développeurs des nouveaux services digitaux d’aide à la mobilité. Peut-être pourrons nous aussi écouter plus régulièrement les associations et les think tanks.

Il conviendra de mutualiser les moyens de nos deux Ardies pour optimiser nos ressources et organiser nos événements plus systématiquement communs. Nous avons déjà acquis cette volonté de synergie grâce au travail réalisé par Jean-Paul Rissen, cheville ouvrière indispensable des 2 Ardies depuis plusieurs années, suite au départ de Claude d’Ornano. Additionner les savoir-faire des deux associations, en poursuivant les colloques autour des nouvelles tendances dans la mobilité, qui favorisent les échanges et les contacts comme j’ai eu la chance de pouvoir le constater en tant que voisin et invité. Mais aussi en proposant aux membres et contacts de l’Ardies 95 les visites de chantiers emblématiques (Eole, GPE...), voire peut-être un voyage plus long pour découvrir une collectivité ou une infrastructure présentant une innovation majeure en matière de mobilité. A cet égard l’Ardies 95 pourra élargir sa base de contacts et prendre langue avec des élus locaux, maires de grandes villes, conseillers départementaux et régionaux.

Nous allons réunir un bureau dans les meilleurs délais, peut-être l’élargir, et en tous cas y accueillir les anciens présidents, et rédiger une feuille de route.

Cette passation constitue je l’espère le début d’une nouvelle page dans l’histoire des Ardies, qui, par ce rapprochement implicite, gagnera en crédibilité auprès notamment de nos partenaires des TP et des CCI, nos partenaires historiques.

Patrice Henry DUCHENE